Le géant britannique des télécommunications BT Group se prépare à une réduction des effectifs encore plus importante que celle annoncée précédemment, la directrice générale Allison Kirkby ayant révélé que l’intelligence artificielle pourrait accélérer et approfondir les suppressions de postes en cours.
Dans une interview publiée dimanche par le Financial Times, Kirkby a indiqué que les plans actuels de BT visant à supprimer plus de 40 000 emplois et à réduire les coûts de 3 milliards de livres sterling (4 milliards de dollars) d’ici 2030 « ne reflétaient pas tout le potentiel de l’IA ». Elle a suggéré qu’en fonction des enseignements tirés de l’implémentation de l’IA, « il pourrait y avoir une opportunité pour BT d’être encore plus réduit d’ici la fin de la décennie ».
Le secteur des télécommunications est à la pointe de l’adoption de l’IA, une enquête sectorielle de 2025 indiquant que 84 % des entreprises de télécoms affirment que l’IA contribue à augmenter leur chiffre d’affaires annuel, tandis que 77 % estiment qu’elle a permis de réduire les coûts d’exploitation. Cependant, cette révolution technologique a des conséquences significatives sur l’emploi. Selon des recherches récentes, environ 45 % des emplois du secteur des télécommunications pourraient être menacés par l’automatisation d’ici 2030.
BT Group avait déjà annoncé en mai 2023 son intention de supprimer jusqu’à 55 000 postes, y compris des sous-traitants, d’ici la fin de la décennie. Cette première stratégie de réduction avait été élaborée sous la direction du prédécesseur de Kirkby, Philip Jansen, qui avait indiqué que l’entreprise s’appuierait sur une main-d’œuvre bien plus réduite une fois le déploiement de la fibre achevé et l’adaptation aux nouvelles technologies réalisée.
Kirkby, qui a pris la tête de l’entreprise il y a environ un an, s’est concentrée sur l’amélioration de l’efficacité opérationnelle. Le mois dernier, l’entreprise a annoncé que la forte demande pour la fibre optique et plus de 900 millions de livres sterling d’économies avaient permis de renforcer ses résultats annuels et d’augmenter sa trésorerie.
Au-delà des réductions d’effectifs, Kirkby a également laissé entendre que des changements structurels étaient envisageables, suggérant qu’une future scission d’Openreach, la division d’infrastructure réseau de BT, restait une possibilité si elle continue d’estimer que sa valeur n’est pas suffisamment prise en compte dans le cours de l’action BT.