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Les géants de la tech font pression pour bloquer les réglementations provinciales sur l’IA pendant une décennie

Des géants technologiques comme Amazon, Google, Microsoft et Meta font pression pour imposer un moratoire de 10 ans sur les réglementations provinciales concernant l’intelligence artificielle, une disposition incluse dans la version de la Chambre du projet de loi budgétaire du président Trump. Le Sénat a modifié cette approche dans sa propre version, liant les restrictions sur la réglementation de l’IA au financement fédéral plutôt qu’à une interdiction pure et simple. Les critiques soutiennent que cette initiative protégerait les entreprises de toute responsabilité pour les systèmes d’IA nuisibles, tandis que les partisans affirment qu’elle évite un patchwork réglementaire qui pourrait freiner l’innovation.
Les géants de la tech font pression pour bloquer les réglementations provinciales sur l’IA pendant une décennie

Les grandes entreprises technologiques mènent une campagne de lobbying intense afin d’empêcher les provinces de réglementer l’intelligence artificielle pour les dix prochaines années, suscitant un débat bipartisan et soulevant des inquiétudes quant à la protection des consommateurs.

La disposition controversée, incluse dans la version de la Chambre du projet de loi budgétaire « One Big, Beautiful » du président Donald Trump adoptée en mai, interdirait aux provinces d’appliquer « toute loi ou réglementation concernant les modèles d’intelligence artificielle, les systèmes d’intelligence artificielle ou les systèmes de décision automatisée » pendant 10 ans. Des lobbyistes représentant Amazon, Google, Microsoft et Meta font pression auprès des sénateurs pour maintenir ce moratoire dans la version du Sénat.

Le Comité du commerce du Sénat a toutefois adopté une approche différente dans sa version publiée début juin. Plutôt qu’une interdiction totale, le texte du Sénat conditionne la capacité des provinces à recevoir des fonds provenant d’une enveloppe de 500 millions de dollars pour l’infrastructure de l’IA à une pause des réglementations sur l’IA jusqu’en 2035, avec certaines exceptions.

La proposition a créé des alliances politiques inhabituelles, l’opposition provenant à la fois de démocrates progressistes et de républicains conservateurs. Le sénateur Josh Hawley (R-MO), la sénatrice Marsha Blackburn (R-TN) et la représentante Marjorie Taylor Greene (R-GA) ont tous exprimé des inquiétudes concernant cette disposition.

« Nous n’avons aucune idée de ce que l’IA sera capable de faire dans les dix prochaines années et lui donner carte blanche tout en liant les mains des provinces est potentiellement dangereux », a publié Greene sur les réseaux sociaux après avoir initialement voté en faveur du projet de loi de la Chambre sans réaliser que la disposition y figurait.

Les critiques, dont une coalition de 140 organisations et 260 législateurs provinciaux de l’ensemble des provinces, soutiennent que le moratoire protégerait les entreprises technologiques de toute responsabilité pour les systèmes d’IA nuisibles. Ils soulignent l’existence de lois provinciales qui protègent déjà les consommateurs contre les préjudices liés à l’IA, tels que les arnaques par deepfake, la discrimination algorithmique et la perte d’emplois.

Les partisans, dont le sénateur Thom Tillis (R-NC), rétorquent qu’un patchwork de réglementations provinciales freinerait l’innovation américaine dans la course mondiale à l’IA. « On ne veut pas que le pays numéro un au monde pour l’innovation prenne du retard en matière d’IA », a déclaré Tillis.

Le sort de la disposition demeure incertain alors que le Sénat poursuit le débat sur le projet de loi budgétaire, des obstacles procéduraux pouvant empêcher son inclusion. Selon les règles du Sénat, les dispositions des projets de loi de conciliation budgétaire doivent être directement liées à des questions budgétaires, ce qui pourrait disqualifier l’interdiction de réglementer l’IA.

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