Une équipe de chercheurs a réalisé une avancée majeure en neurotechnologie en développant une interface cerveau-ordinateur (ICO) capable de convertir directement les pensées d’une personne en texte.
Le système fonctionne grâce à un casque d’électroencéphalographie (EEG) qui capte les signaux cérébraux lorsqu’une personne imagine parler. Ces schémas neuronaux sont ensuite traités par un modèle d’intelligence artificielle entraîné à reconnaître des motifs spécifiques associés à la parole. Un modèle linguistique sophistiqué reconstruit ensuite ces signaux décodés en phrases cohérentes, avec une précision dépassant 70 %.
« Nous interceptons essentiellement les signaux là où la pensée se traduit en articulation », a expliqué l’un des chercheurs. « Ce que nous décodons, c’est après qu’une pensée a eu lieu, après que nous avons décidé quoi dire, quels mots utiliser et comment bouger les muscles de notre appareil vocal. »
Contrairement aux systèmes ICO précédents qui nécessitaient une chirurgie cérébrale invasive, cette technologie utilise l’EEG non invasif, la rendant plus accessible et pratique pour un usage quotidien. Les approches non invasives comme l’EEG utilisent des électrodes placées sur le cuir chevelu, offrant sécurité et commodité, bien que les signaux soient quelque peu atténués comparativement aux méthodes invasives qui placent les électrodes directement sur la surface du cerveau.
Le système emploie une interface cerveau-ordinateur hybride basée sur un réseau neuronal convolutionnel à deux flux, combinant plusieurs paradigmes pour améliorer la précision du décodage. Cette approche a démontré des performances comparables dans différents scénarios, confirmant sa polyvalence et sa fiabilité.
Un défi majeur des ICO est que de nombreux utilisateurs peinent à atteindre des niveaux de précision fiables. Les modèles standards échouent souvent à saisir la complexité de l’activité cérébrale, empêchant environ 40 % des utilisateurs d’atteindre le seuil de 70 % de précision, considéré comme essentiel pour une utilisation efficace. Le nouveau système relève ce défi en s’adaptant aux schémas cérébraux uniques de chaque utilisateur.
Les retombées pour les personnes atteintes de graves troubles neurologiques sont considérables. Pour les patients souffrant d’aphasie ou de difficultés d’élocution à la suite d’une lésion cérébrale, cette ICO peut classifier et reconnaître les signaux cérébraux en identifiant des schémas spécifiques d’activité EEG, leur permettant de contrôler des dispositifs informatiques comme des épelleurs ou des synthétiseurs vocaux par la pensée.
Alors que la recherche se poursuit, les scientifiques visent à améliorer la précision du système et à élargir son vocabulaire. Cette technologie représente une avancée majeure vers la restauration des capacités de communication pour les personnes les ayant perdues en raison d’une paralysie, d’un AVC ou de maladies neurodégénératives.